Peut-on partir à la retraite à 62 ans avec 172 trimestres ? Découvrez les conditions

172 trimestres affichés, 62 ans au compteur, et la promesse de la retraite se dérobe parfois au dernier moment. Un chiffre, une règle, puis l’exception qui change la donne : la réforme de 2023 a rebattu les cartes, décalant les repères d’une génération à l’autre, parfois pour un simple trimestre. Les plans préparés depuis des années se retrouvent bousculés en quelques lignes de décret.Les régimes s’efforcent d’harmoniser les critères, mais la réalité reste nuancée. Carrière longue, périodes assimilées, interruptions : chaque élément joue un rôle, chaque validation peut tout faire basculer. Sous la surface d’un chiffre rond, la mécanique de la retraite révèle une complexité inattendue.

Depuis la réforme des retraites de 2023, le paysage français a changé. L’âge légal de départ à la retraite s’allonge pas à pas pour atteindre 64 ans pour les personnes nées dès 1968. Ceux nés avant voient leur référence évoluer en paliers : pour la génération 1961, la porte s’ouvre à 62 ans et 3 mois ; pour 1962, à 62 ans et 6 mois, et ainsi de suite. Désormais, l’année de naissance s’impose comme le facteur clé pour déterminer l’âge de départ.

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Mais franchir l’âge n’ouvre pas toutes les portes. Il faut aussi réunir le nombre de trimestres requis pour échapper à la décote. La réforme a relevé la barre jusqu’à 172 trimestres pour les générations 1965 et suivantes. Ce seuil prend en compte aussi bien les périodes cotisées qu’assimilées (maladie, maternité, chômage…). Pourtant, la différence entre trimestres cotisés et trimestres assimilés reste déterminante, surtout pour ceux qui visent un départ dès l’âge légal.

Voici comment s’articulent année de naissance, âge légal et trimestres retraite :

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  • 1961 : 62 ans et 3 mois, 169 trimestres
  • 1963 : 62 ans et 9 mois, 171 trimestres
  • 1965 et après : 64 ans, 172 trimestres

Les règles générales laissent aussi place à des situations particulières : départ anticipé pour carrière longue, invalidité, exposition à la pénibilité. Pourtant, pour la majorité, partir à la retraite à 62 ans avec 172 trimestres impose d’être né avant 1968 ou de remplir des conditions spécifiques liées à la réforme. L’équation dépasse largement le simple cumul de l’âge et des trimestres.

Peut-on réellement partir à la retraite à 62 ans avec 172 trimestres ?

Le fantasme du départ à la retraite à 62 ans avec 172 trimestres perdure. Pourtant, la réglementation tranche : seuls quelques profils cochent toutes les cases. Atteindre le taux plein, ce graal tant convoité, ne rime pas toujours avec départ immédiat. Pour la plupart, la réforme des retraites impose de conjuguer âge légal et trimestres requis selon l’année de naissance.

En pratique, valider 172 trimestres à 62 ans ne garantit pas toujours le taux plein ni un départ immédiat. Pour les personnes nées après 1965, partir à 62 ans relève de l’exception : seules les carrières longues ou d’autres situations particulières ouvrent ce droit. Hors de ces dispositifs, l’âge légal se cale à 64 ans. Exemple concret : un salarié né en 1963, même avec 172 trimestres accumulés à 62 ans, devra patienter jusqu’à l’âge de référence. Prendre sa retraite avant l’âge légal expose à la décote, qui pèse sur le montant de la pension.

Le calcul du taux de liquidation repose sur une équation précise entre trimestres cotisés, assimilés et âge atteint. Toucher une retraite sans abattement suppose d’avoir non seulement les 172 trimestres, mais aussi d’avoir franchi le cap d’âge exigé par la dernière réforme.

La retraite complémentaire s’inscrit dans des règles similaires, parfois assorties de conditions d’âge ou de trimestres encore plus strictes. Pour faire le bon choix, il faut intégrer tous les paramètres : salaire annuel moyen, régime de base, régime complémentaire, décote ou surcote selon la date de départ.

Carrières longues, handicap, métiers pénibles : les cas qui ouvrent un départ anticipé

Certains dispositifs permettent d’anticiper le départ, sous conditions strictes. Le dispositif carrières longues s’adresse aux personnes ayant débuté leur activité tôt. Pour en bénéficier, il faut avoir validé une durée d’assurance cotisée avant 20 ou 21 ans (selon l’année de naissance) et cumuler le nombre de trimestres requis, souvent avec davantage de trimestres « cotisés » que dans le régime général. En 2024, partir à 62 ans avec 172 trimestres reste envisageable dans ce contexte, à condition que la majorité des trimestres aient été effectivement cotisés. Les périodes de chômage ou de maladie ne sont prises en compte que dans certaines limites.

Autre cas de figure : l’incapacité permanente supérieure à 50 %. Ici, la retraite anticipée devient une possibilité dès 55 ans, sans abattement, pour les travailleurs reconnus invalides ou inaptes de façon définitive. Même principe pour la pénibilité. Les salariés exposés à des risques professionnels (travail de nuit, charges lourdes, exposition à l’amiante) accumulent des points sur leur compte professionnel de prévention. Ces points peuvent permettre d’avancer l’âge de départ à la retraite d’un à deux ans, sous réserve de justifier des critères requis.

Certains agents de la fonction publique et des régimes spéciaux bénéficient également de règles dérogatoires. Les policiers, infirmiers ou conducteurs relevant de la catégorie active peuvent partir plus tôt, parfois dès 57 ans, en fonction de leur exposition et du nombre de trimestres validés. Les dispositifs liés à l’amiante ou au statut d’aidant familial élargissent encore la palette des départs anticipés. Chaque situation requiert une étude précise des conditions et des justificatifs à fournir.

retraite âge

Comprendre l’impact du nombre de trimestres sur la retraite et son montant

Le nombre de trimestres validés joue un rôle décisif. Il détermine à la fois la date de départ et le taux de liquidation de la pension de retraite. En France, atteindre le seuil des trimestres requis, 172 pour les générations nées à partir de 1965, permet d’obtenir le taux plein sans subir d’abattement. Mais la règle est stricte : chaque trimestre manquant entraîne une réduction définitive du montant perçu.

Tous les trimestres n’ont pas le même poids. Le régime distingue les trimestres cotisés (périodes de travail effectif) des trimestres assimilés (chômage, maladie, maternité). Pour prétendre au taux plein à 62 ans, seuls les trimestres cotisés sont retenus en totalité. Les trimestres assimilés sont intégrés dans des limites précises. Ce détail technique influence fortement le calcul pour une retraite au taux plein.

Selon votre situation, voici ce qui se joue :

  • 172 trimestres : accès au taux plein, sans abattement
  • Moins de 172 trimestres : chaque trimestre manquant entraîne une décote
  • Plus de 172 trimestres : la surcote s’applique, majorant la pension pour chaque trimestre supplémentaire après l’âge légal

La durée d’assurance façonne donc le calcul final, tout comme le salaire annuel moyen qui entre dans la formule. Plus la carrière s’étire avec régularité, plus la pension progresse. À l’inverse, chaque trimestre manquant laisse une trace durable sur le niveau de vie à la retraite.